Comment réconcilier salariés et entreprises à l’heure de la Grande Démission ?

En l’espace de 3 ans, la France a connu de nombreuses grèves nationales (Gilets Jaunes), la pandémie de la Covid-19 et maintenant une guerre en Ukraine impactant fortement le pouvoir d’achat. Ces bouleversements ont fait évoluer les mentalités des Français à la recherche de sens dans leur vie. Et leurs exigences dans le monde du travail s’en fait ressentir. Ce ras-le-bol général contraint les chefs d’entreprise à repenser toute leur organisation afin de réconcilier les salariés avec le monde de l’entreprise et éviter ainsi des départs massifs.

 

Un changement des mentalités depuis la crise sanitaire

Dans le monde professionnel, il y a un avant et un après la pandémie de la Covid 19. A l’heure où un ras-le-bol général s’est imposé chez les Français, l’arrivée de la pandémie a impacté toutes les entreprises forcées d’entreprendre le chemin du changement en particulier au niveau du télétravail. Pour une majorité des entreprises, on est passé de 0 à 5 jours de télétravail par semaine. Un bouleversement pour des chefs d’entreprise qui n’étaient pas prêts à repenser à l’organisation du travail.

Depuis 2 ans, le télétravail a ainsi réussi à s’imposer dans de nombreuses entreprises qui se montraient jusqu’à présent encore réticentes à sa mise en place. Et les chefs d’entreprise ont bien compris que ces nouvelles mesures risquent de s’installer dans le temps. Les mentalités changent et la jeunesse manifeste un besoin de meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée et aspire à un travail qui leur donne du sens. Les nouveaux défis des dirigeants d’entreprise ne sont donc pas tant la mise en place de nouveaux outils et processus qui ont été déjà bien améliorés, mais plutôt le management des équipes et la réponse à ces nouvelles attentes.

La dure réalité est que le modèle de management a très peu évolué puisqu’il continue d’imposer un encadrement strict auprès des collaborateurs : un chef d’équipe qui manage des employés pour veiller à la bonne exécution des tâches. Et ce modèle ne convient plus : les salariés manquent de motivation pour aller au travail et se sentent frustrés. Alors comment répondre à leurs attentes ? Quelles solutions mettre en place pour éviter la fuite de ses talents ?

 

Un cadre de travail et modèle de management à repenser

Les temps changent, et en 2022 ce ne sont plus les salariés qui cherchent à se vendre auprès des entreprises, mais les employeurs qui tentent de convaincre les collaborateurs de rester et les nouveaux talents de venir travailler chez eux. Le marché du travail est en tension, et les entreprises peinent à recruter car les Français en attendent beaucoup. Que recherchent les salariés aujourd’hui et comment répondre à leurs attentes ?

Sens au travail et engagement

Aujourd’hui les salariés ne sont plus dans une quête matérialiste au travail. Il n’est plus question de performance individuelle mais une volonté de travailler sur des projets qui ont du sens pour eux. Fini le « bullshit job ». Ils souhaitent pouvoir exprimer leur identité et travailler sur des missions qu’ils leur tiennent à cœur et apportent des bénéfices concrets.

Alors comment répondre à cette problématique ? Afin d’améliorer sa marque employeur pour attirer de nouveaux talents et motiver ses collaborateurs, il faut développer la culture de l’entreprise et ses valeurs pour répondre aux enjeux du XXIème siècle. Un gros travail de communication en interne et externe est ainsi nécessaire. Par ailleurs, pour engager ses collaborateurs, certaines entreprises optent pour l’intrapreneuriat, c’est-à-dire qu’elle sollicite ses collaborateurs pour développer des nouveaux projets de business en interne.

Autonomie et flexibilité

La confiance et l’autonomie des salariés sont des piliers pour fidéliser ses employés. Refusant de « vivre pour travailler », les employés cherchent un véritable équilibre entre leur vie professionnelle et vie privée avec une possibilité d’organiser soi-même ses journées de travail. Le télétravail semble ici inévitable si les entreprises souhaitent attirer les jeunes de la génération Z. Selon une étude de BCG (Boston Consulting Group) x ANDRH (Association Nationale des Directeurs des Ressources humaines) auprès de 588 répondants (dont 85% de DRH), près de la moitié estiment qu’en 2025 le télétravail hybride avec 2 jours de télétravail par semaine deviendra la norme.

Evolution professionnelle en interne

Un autre critère primordial pour la jeune génération est la possibilité d’évoluer professionnellement en interne. Nombreux sont ceux qui souhaitent ainsi progresser et monter en compétences au sein d’une même entreprise. Un travail de mobilité en interne est à mettre en place par la direction et les ressources humaines mais également la possibilité pour ces employés de se former avec un suivi de parcours de carrière pour répondre à ces exigences.